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Croire l’Homme

By 25 janvier 2021 janvier 31st, 2021 No Comments

L’entêtement de l’humain à vouloir croire en un dieu hypothétique le conduit à sa propre destruction mentale. Il est souvent fanatique de croire, en l’affirmant avec force. La niche que réserve l’individu dans son cerveau pour la croyance lui crée des aberrations de vision et de jugement. Il s’écarte, en pensée, de la Nature qui l’a engendré et dont il est le constituant. En réalité c’est un piège diabolique qu’il a tissé comme une toile d’araignée gluante où s’empêtrent d’abord ses concepts, puis sa pensée tout entière qui se vide de sa substance intelligente.

Le vrai péché est celui que l’on fait contre la Nature (aussi contre-nature).

L’humain semble perdre toute intelligence face à sa place dans l’Univers, avant tout, fait de Matière. Sa faculté de penser lui confère une supériorité, une vue de plus haut sur toute chose qui n’est pas faite comme l’humain avec ses deux pieds  et son sourire doux et cruel. Et pourtant l’humain est bien fragile dans le Monde qui l’a créé. Parti à la conquête de l’Eternité il se heurtera en permanence à la reconquête de la Nature qui reprend toujours ses droits. L’homme qui, paradoxalement, lutte philosophiquement pour sa liberté, s’enferme sous la coupole rigide du dogme ; et sa connaissance se transforme en objet tronqué en se heurtant aux limites de l’interdit sacré. D’autre part, l’homme n’a pu se défaire jusqu’à présent du concept antinomique « guerre et paix ». Sa foi se transforme souvent en fanatisme en voulant imposer aux autres sa façon de croire.

Il est vrai qu’on a souvent parlé ces dernières années de ce « vide » créé dans les cerveaux par l’implosion du fait religieux en Occident, et par voie de conséquence, la recherche d’un substitut dans le domaine des sectes. L’homme serait-il condamné à donner comme béquille à sa conscience défaillante une croyance parmi les croyances échappées de la boîte de Pandore. Les mythologies polythéistes ont accouché d’un Dieu unique quelque part au Moyen-orient, avec les deux faces noire et blanche du mal et du bien ; le Diable étant l’entité des ténèbres. Des anges, des prophètes et des messies ont été les médiateurs de  ce Dieu auprès des hommes en les faisant participer de la Révélation. Jéhovah (Yévé) fut le premier nommé, puis vint le Dieu des chrétiens et plus tard celui des arabes nommé Allah le plus grand. Mais, souvent la confusion est entretenue avec la formulation Judéo-chrétienne ou Judéo-croisé ;  il y a deux Bibles distinctes l’une de l’autre, l’Ancien et le Nouveau Testament (Le Nouveau Testament non reconnu par les juifs). Il faut noter que le judaïsme, qui se démarque des nouvelles religions, est resté puissant et intact parce qu’émanation d’une ethnie solidaire à fortes caractéristiques, alors que le christianisme s’est diversifié en passant par l’orthodoxie des églises d’orient, des églises catholiques latines et des églises réformées anglo-saxonnes. Puis s’inspirant de rites religieux et ésotériques, des messies nouvellement illuminés, plagiaires pervers, relièrent des individus à la dérive dans des Ordres à pratiques syncrétiques, pour des adorations diverses, en les privant de leur libre arbitre.

Alors que le milliard de musulmans dans le Monde, renforce l’islamisme et propage les sourates du Coran en faisant de ce livre le paradigme de la Sagesse et de la Paix, les occidentaux crédules et complaisants se laissent séduire par des traductions fallacieuses, parce que le plus souvent non fidèles à la phrase de Mahomet (se référer à la neuvième sourate et aux « Versets sataniques » de Salman Rugdi). Le fanatisme et le terrorisme arabes fleurissent au rythme des litanies de la calligraphie sacrée. Il ne faut surtout pas occulter les sacrifices humains par égorgement, dédiés à Allah en Algérie, les tueries dans tous les pays musulmans d’Asie, pour infraction à la Loi coranique. Ces actes barbares nous ramènent à ces époques obscures où régnaient d’autres dieux, à Carthage où le Dieu Baal ouvrait grande sa gueule de feu pour un sanglant festin.

La forfaiture de la Croyance est enfin établie ! Mais la naïveté de l’homme, étayée par la peur de la mort, perdure à l’identique du peuple des anciens égyptiens. Les marchands de palingénésie font encore recette en promettant la vie éternelle après la mort de l’être physique. La pensée (émanation du cerveau) est essentiellement au service du corps qu’elle régit, et elle réagit constamment par sa liaison avec les sens. La pensée est donc l’enchevêtrement de tout ce qui est perçu à l’extérieur pour être analysé à l’intérieur de notre cerveau, d’abord comme bon ou mauvais pour notre survie, puis à enregistrer ou à ne pas enregistrer, et selon la force des signaux et leur intérêt, à rester en mémoire ou à être oublié.

Par voie de conséquence, la pensée n’est ni le siège formel de l’Esprit, de l’âme ou de toute autre forme conceptuelle, ni d’une entité pouvant vivre d’une façon autonome sans le support d’un corps, ce terminal animal-machine. Et elle est encore moins habitée par une quelconque manifestation divine. L’homme agit selon la loi biologique de son espèce en s’insérant dans la communauté où il se trouve. Il s’exprime, éventuellement, par la parole ou l’écriture pour extérioriser ce qu’il pense en fonction des situations vécues. La perte de conscience est un bogue du cerveau, l’arrêt provisoire de toute pensée. La pensée s’éteint avec la mort du cerveau, sans implosion, ni explosion. Il n’a jamais été retrouvé de squelette d’un grand penseur de l’Antiquité ! Seuls quelques écrits ou fragments, par-delà les ruines des temps anciens nous font imaginer la force de leur pensée. 

Et pourtant elle tourne ! disait Galiléo, et il dut se renier pour échapper aux flammes du bûcher de l’Inquisition. La découverte et la compréhension, uniquement par le fait de l’intelligence pure, font peur à ceux qui détiennent la vérité par la révélation du dogme. Pierre Teilhard de Chardin, célèbre jésuite mais aussi l’un des premiers paléontologues et géologues, par la remise en question du dogme de la création a été banni de l’Église catholique (lire : Le Phénomène Humain, paru, après sa mort, en décembre 1955 ).

Croire, toujours croire, est l’attitude la plus facile en laissant la pensée en repos de réflexion. On lègue son destin et l’on vend son âme en pratiquant l’adoration et la soumission à un Dieu tout puissant et punisseur. Le recours à l’inconscient autorise-il l’alibi de l’inconscience ? L’irresponsabilité nous libère des devoirs envers ceux qui nous ont créé et des autres humains qui construisent notre monde. Notre faute sera pardonnée, puisqu’un Big Machin nous approvisionnera en jokers pour reconduire nos erreurs dans notre existence misérable ; l’erreur n’est-elle pas humaine ! Nous ne ferons pas l’effort d’activer notre Conscience face à l’œil de l’autre, nous préférerons l’ennui, la glissade dans l’angoisse existentielle, la lâcheté d’accéder à tous les droits, l’abandon des devoirs, l’inconscience confortable. L’alibi est parfait, sublime, parce que nous avons choisi d’ignorer et de refouler sciemment dans l’inconscient notre velléité de réflexion. En réalité, nous pouvons à notre guise, choisir de nous asseoir plutôt que d’affronter l’épreuve du chemin caillouteux. L’inconscience nous prive à la fois d’un regard extérieur et du regard intérieur si utile pour notre amélioration ; au fronton du temple de Delphes, n’était-il pas écrit : « Connais-toi toi-même » ! La Conscience est le filtre purificateur de l’individu et le gage de son équilibre. Il est vrai que les consciences meurent, mais tissent de leur vivant l’Inconscient collectif qui constitue le dallage de notre subconscient. Comme dans tous les règnes, qu’il soit Animal ou d’une autre nature vivante, il y a transmission qu’on appelle  atavisme, savoir faire réflexe ou toute chose innée ; émanations génétiques de cet assemblage complexe qu’est tout être. Par contre l’Acquis, empilement des savoirs et connaissances, peut être éventuellement conservé ou se perdre.

Les peuples de la Terre entière, qui au début des temps préhistoriques n’avaient pas la conscience imprégnée par la logique, la dialectique et la rhétorique non encore inventées, sont présentement soumis au lavage de cerveau, par ceux qui se relaient comme chef et comme sorcier au sein des communautés depuis la constitution de la première civilisation. 

Il est facile de faire croire aux humains, qui en quelque sorte refusent d’accéder au libre-arbitre par peur d’être exclu de la protection divine. L’homme est l’animal le plus cruel de la Terre, mais il est aussi le plus souvent lâche et peureux. Et il a la prétention de se faire reconnaître, éventuellement, comme maître de la planète Terre par ces visiteurs tant souhaités qui viendraient de l’Espace lointain ! Sa mégalomanie est sous-tendue par un Dieu hypothétique qu’il s’est créé, comme une égide bénie qui le protège de sa sottise ; mais ses prières restent presque toujours sans échos, sauf coïncidence et hasard ! Toute manifestation se passe en vase clos dans sa pensée.

En attendant de rencontrer Dieu en personne, les hommes attendent la venue de messies ; et des prophètes forts opportuns, inspirés parfois par des anges, se font les médiateurs entre le Ciel et la Terre. Les humains attendront ainsi et vainement, jusqu’à la fin des temps de leur Espèce, qu’un dieu les sauve. Des livres dits sacrés, écrits on ne sait comment et par qui, authentifient la croyance et la labellisent ; il faut faire croire inconditionnellement ! Le coup de baguette de la Révélation suffit, et le Dogme rayonnant aveugle et sidère les peuples. Le miracle de la guérison vient conforter la foi ; il est évident qu’on rejette toute autre explication rationnelle scientifique et cela arrange bien l’Église qui renforce ainsi son pouvoir. 

Dieu, la religion, la croyance en quelque chose d’inhumain n’auraient plus lieu d’être en l’an 2001. Seuls les Chefs religieux et les politiques profitent du fait religieux en canalisant les pensées vers leurs opinions pour mieux les capter. Les doctrines sont le corpus des religions et de certains partis politiques. Des croyances étayées sur des mythologies se sont écroulées par volonté politique et aussitôt remplacées par des croyances émergentes, plus neuves et plus agissantes dans les consciences. Constantin 1er  en 310 changea de bannière en donnant à l’Empire de nouveaux insignes religieux. Le chrisme, ô coïncidence sublime ! avait porté chance à l’Empereur. Alors, la Chrétienté renforcée, de secte mineure érigée en religion d’état, pris place dans le gouvernement du Monde. Le Pouvoir est fabriqué par le Croire qui devient la Doctrine. La Puissance de la pensée libre seule peut combattre ces empoisonneurs qui se servent de telles méthodes d’intoxication.

Partie en 632 de Médine, puis de La Mecque, la voix du muezzin, relayée par les hautes tours des mosquées, chante cinq fois par jour la gloire d’Allah, le plus grand, le vrai Dieu. Et la « Pomme rouge », Kizil elMa,  Constantinople fastueuse, tant convoitée par les musulmans ottomans, en s’ouvrant comme un fruit mûr, le 29 Mai 1453, démontra  que le Monde occidental n’était pas invincible. La première porte fracassée, de la plus puissante des forteresses du Monde chrétien, mit à nu, dans un matin éblouissant et sanglant, la Cathédrale Sainte Sophie. Le Dieu des autres était à merci ! Et les Turcs ensanglantèrent la Corne d’or en égorgeant les derniers descendants des croisés. L’élan dans le temps était pris pour islamiser l’Est et l’Ouest ; croissant pointant du Maroc à la Chine. Puis vint le tour du Sud, en Afrique, et maintenant la montée vers le Nord. L’Europe, qui résista à plusieurs reprises, naguère, en repoussant le Sarazin, a déjà en son sein l’envahisseur qui répand ses métastases du haut de ses mosquées qui quadrillent l’ancien Empire Chrétien. Les terroristes musulmans aiguisent leurs griffes au tronc de nos pommiers. Nous apprenons à comprendre les termes arabes Charia, Djihad, Fatoua, Intifada et Hezbollah. Le Coran est en bonne place aux rayons de nos librairies, et bientôt Allah sera le plus grand. Où sont Abou el-Oualid ibn ROUCHD, Omar KAYAM, Ibn el-HAÏTAM, les thérapeutes, les mathématiciens et les philosophes de la vraie civilisation arabe ?

Pendant que nous sombrons dans la mollesse et que notre capitale Paris devient la Sodome de l’Europe, les enfants mâles turcs et égyptiens apprennent à rester virils et s’entraînent à l’Attaque. Seule Israël, dernière Byzance des temps modernes résiste encore comme un lion aux portes du désert. Elle aura, certainement, le même sort que Constantinople, et ce sera le deuxième et dernier Massada brisé par le retour du bâton venu d’Europe ! Fatalité ! Mektoub !(c’était écrit). Oui, l’histoire des hommes et des femmes est faite peut-être de cette lutte du verbe, du choc des pensées dont les Grands livres s’ornent de leurs écritures. La puissance du canon et de l’épée est dérisoire auprès de la Force de la Pensée.

L’Occident vieillissant, tolérant, démocratique et égalitaire, donne droit à son sol  aux autres peuples venus de l’Orient, du Sud et de l’Est. Les individus de ces peuples prolifèrent et supplantent peu à peu la population autochtone, car toutes les conditions sont réunies pour qu’ils s’épanouissent dans ces pays où ils trouvent en abondance de quoi se nourrir et se soigner ; le terreau est excellent ! La dénatalité favorise l’invasion silencieuse de populations, venues de l’Est, des Balkans ou du Sud, à qui l’on donne des droits, en omettant de leur rappeler les devoirs. Leurs valeurs sont à l’opposées de celles qui se sont mises sous la bannière de l’amélioration du genre humain et qui prônent les droits de l’homme. Nos civilisations fragiles sont déstabilisées par des techniques trop poussées. Et, paradoxalement les villes éclatent et font retentir, par quartier entier, les langages et musiques d’un autre univers.

Il n’y aura plus de deuxième Poitiers. Les européens impuissants ont baissé leurs armes et laissent  saccager les villes par les hordes des néo-barbares ; comme au temps où Rome était confrontée aux invasions d’Alaric et de Genséric, et négociait avec les vandales pour que ne soient pas atteintes les populations, en abandonnant la ville au pillage.

Croire, au Futur qui chante, au Temps qui digère tout, en laissant dans le passé ses excréments, espérer pour nos enfants un Monde meilleur, est utopique. La pensée de l’homme est uniquement attachée à défendre son corps en tant qu’individu pour la survie dans son espèce. La mort l’angoisse, et pour la conjurer dans son présent, il s’invente une croyance qui pourrait le sauver. En définitive, l’homme n’existe que par la mémoire collective qui rapporte son Histoire. Les envahisseurs laissent toujours quelque implant dans les cerveaux des peuples qu’ils traversent.

Chaque jour qui se lève, l’homme est confronté à son événement et à ceux des autres. Chaque seconde écoulée fabrique l’Histoire de l’Humanité. Et l’Être cherche la Vérité qui sera toujours fausse parce qu’il croit par peur et inconditionnellement aux liturgies reçues, non pour l’illuminer mais pour le perdre dans un monde obscur. La vérité sur l’histoire de la première civilisation humaine a été inscrite dans la pierre en Égypte, il y a six mille ans. La transcendance humaine s’est achevée le jour où le singe s’est tenu debout. Maintenant l’humanité attend l’instant fugace de sa disparition. L’Évidence est le contraire du Croire.

L’allusion ne m’émeut pas, mais l’illusion me fait entrer dans le perpétuel mystère d’un monde métaphysique qui me nourrit de plaisirs. Je vis près de mon imagination où s’enchevêtrent le passé, le présent et l’avenir, quand au même moment mes sens construisent mon être. Je débarrasse mon esprit de ce qui pourrait constituer une intime conviction. Ne plus croire libère ma pensée, et ma volonté me fait exister.