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La Naissance de l’Orgueil

By 25 janvier 2021 janvier 31st, 2021 No Comments

L’orgueil n’a rien à voir avec le nombrilisme ; mais avec l’amour propre, certes oui!

Il est une chose impérative pour l’individu celle de savoir, qui il est, et où se situe-t-il parmi ses semblables.

Dans les temps avant Jésus-Christ, l’orgueil apparaît dans les langues grecques et latines. La superbia, la gloria (fierté, noblesse) et uperèphania en grec.

L’orgueil, qui a une connotation péjorative sous la république française (dans les sociétés égalitaires dites démocratiques), était au temps des monarchies un terme caractérisant un chevalier fier de sa tradition et de sa lignée ; un esprit supérieur représentant un des fleurons de la Noblesse. Dans nos sociétés citoyennes et égalitaires l’élite est dénigrée, le chevalier ridiculisé par le peuple, la noblesse écrasée par la gueuserie.

La conquête, la victoire, l’accession à la gloire donnaient naissance à l’orgueil ; en définitive, à cette fierté d’être. Celui qui se distinguait par sa force et son intelligence acquérait la plus haute des notoriétés et pouvait briguer la fortune (fortis fortuna fortior).

L’orgueil du chevalier n’est pas mépris, car sa quête se situe sur les plus hauts sommets de l’esprit, tout en étant capable d’humilité ; ce qui semblerait paradoxal.

La volonté, sa force, donne à tout être le pouvoir de se transcender ; ce sentiment d’orgueil personnel qui fait l’orgueil d’un peuple entier, tire ce peuple par le haut. Les médiocres, les minables tendent toujours la main  et attendent tout de la générosité des autres ; ils se déconsidèrent eux-mêmes et se rendent esclaves volontairement des autres et de tout système.

Ainsi nous pouvons glorifier le travail en général et le travail personnel pour réussir son projet et en même temps être un rouage utile dans toute société de progrès. Ceci nous porte à glorifier l’Action.

Revendiquer son atavisme, son origine, sa généalogie, représente le lien fort et solide qui nous relie à nos ancêtres dont nous pouvons être fiers de nous avoir transmis le caractère qui fait de nous ce chevalier à l’esprit noble, malgré les contraintes et vicissitudes des temps modernes.

Actuellement il semblerait que les sociétés soient en pleine confusion au sujet de l’inné et de l’acquis ; on ne devient pas intelligent, on naît intelligent ; c’est ce que l’on reconnaît pour les animaux, nos frères inférieurs,  et il est de notre devoir de cultiver cette intelligence pour augmenter notre capacité de travail et acquérir les connaissances nécessaires pour mieux diriger notre destin et nous situer dans toute société.

Pour des raisons idéologiques, on occulte le plus souvent les travaux de Gregor Mendel (qui n’ont été communiqués que trente cinq après sa mort!)

L’ambition ne serait-elle pas une sorte d’orgueil? L’ambition de s’élever au-dessus du vulgaire, de progresser et d’être le meilleur.

L’orgueil se place au sommet de toute chose parce que cette chose a été conquise parfois de haute lutte. Le médiocre luttera toute sa vie contre ceux qui le dominent et prendra cet orgueil d’être bien élevé pour du mépris, ce qui l’excitera d’autant plus ; ainsi est née la lutte des classes, venue du bas de la société avec cette haine de toute grandeur, de toute noblesse.

Vivre aux dépens de quelqu’un serait un renoncement à tout orgueil, à tout amour propre. Une déchéance organisée. Afficher son blason procéderait-il de l’orgueil? Alors qu’il ne serait qu’une identification de celui qui le porte.

Nul gueux ne peut porter l’armure du chevalier, nul gueux ne peut arborer de blason.

En définitive, l’orgueil caractérise celui qui a su dominer ses passions et qui s’est élevé par la voie ascendante de l’esprit.