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La Réflexion et la Conscience

By 25 janvier 2021 janvier 31st, 2021 No Comments

Sans réflexion il ne peut y avoir de conscience.

Depuis son plus jeune âge l’enfant doit apprendre à réfléchir pour former sa compréhension des choses, son jugement.

C’est un ensemencement permanent qui développe progressivement des idées racines qui deviendront les pensées ; et s’épanouiront les êtres.

La Réflexion 

Réfléchir est primordial avant toute action. Elle permet à l’intelligence de se mettre au bout des sens. Toute conception, toute invention  naît de la réflexion.

Par nécessité, à l’origine, l’humain a perfectionné sa démarche, ses gestes et éduqué ses sens pour chasser. Sa quête alimentaire était tributaire de la qualité liée à sa force et à la précision du lancer de son épieu. La notion de territoire prenait peu à peu forme. Et sa défense devenait aussi une nécessité.

Enfin l’échange favorisa la réflexion. Le langage se perfectionna, une langue apparue qui devint le dialecte d’une tribu. Mais la réflexion n’était pas encore affinée ; le dialecte rudimentaire, dépouillé de nuances, réduit en nombre de mots, sans particules enclitiques ne servait qu’à l’expression binaire de vouloirs, de souhaits, de demandes essentielles attendant plutôt l’objet qu’une réponse sans compensation.

Ensuite, des échanges se feront entre tribus et ce sera le début du commerce, avec une désignation plus précise des personnes et des objets. Combien de millénaires se sont passés entre les premiers langages et l’écriture ? Mais la nécessité d’un meilleur langage fera évoluer et se perfectionner toutes les  langues qui s’agrémenteront de nuances avec une grammaire sous jacente. Et plusieurs millénaires vont s’écouler avant que les premières grandes civilisations naissent dans la partie européenne comme en Asie. Le sanscrit est la première langue indo-européenne mais le sumérien est de loin la première langue écrite en caractères cunéiformes. Le sumérien s’est éteint tandis que le sanscrit a donné ses racines à la plupart des langues d’aujourd’hui, également comme le grec et le latin. Les langues ne sont pas statiques, elles évoluent sans cesse en s’interpénétrant ; mais leurs racines sont vivaces. Pour un lettré la référence sera toujours l’Étymologie.

Nous réfléchissons en formant des idées avec les mots de notre langue. Certains ont la faculté de penser dans une autre langue. La majorité des inventions de l’homme ont pris forme dans sa profonde réflexion ; ainsi procédaient les grands inventeurs comme Archimède.

 

La conscience 

La conscience apparemment n’aurait rien à voir avec la réflexion et pourtant c’est un filtre permanent dans toutes les manifestations de notre pensée. La conscience permet d’exister et d’apprendre pour constituer des savoirs. Être en permanence conscient de ce que l’on est permet de contrôler son être en entier, le physique et le mental. Éveillés nous pouvons constater que nous sommes en vie. La perte de conscience est toujours une épreuve dramatique pour l’être ; c’est sombrer dans le néant du non souvenir, d’une mémoire qui s’arrête de fonctionner avec les sens déconnectés.

L’intime conviction fait partie de la réflexion et de la conscience. Un être qui s’isole n’est plus le reflet de la société qui l’entoure. Ainsi l’ermite qui s’éloigne de toute civilisation crée son propre monde chaque jour et centre sa réflexion au-dessus de toute contingence matérielle. La conscience a des niveaux plus ou moins élevés en fonction de la qualité des concepts pouvant être formulés. Rien n’est séparé dans la pensée qui pendant l’éveil est tributaire des sens.

Avoir conscience d’un fait, avoir conscience de son existence et de pouvoir œuvrer dans la société qui nous entoure et de celle des autres peuples, nous permet de nous situer. Chaque humain contient une parcelle d’intelligence qui lui permet de s’associer à d’autres humains pour engendrer d’abord des peuples autonomes en fonction du territoire, de sa langue, de son climat et de son histoire. Ensuite les religions, les us et coutumes forment des communautés traditionnelles bien spécifiques. Au travers des siècles, les guerres et les invasions ont modifiées la plupart des peuples ; mais il est à remarquer que certaines traditions, inhérentes aux territoires, ont survécues parce qu’elles ont été transmises d’individu à individu, parfois de façon initiatique. Les fêtes populaires font communier les participants en les faisant se rapprocher en liesse. Et, l’inconscient collectif a survécu malgré tous les drames et calamités. Les humains sont toujours à la recherche de magiciens dans tous les domaines pour redonner un nouvel élan à leur société. Mais la menace pour les pays de haute civilisation peut survenir par une invasion, une guerre génocidaire ou autres calamités ; il y a alors régression comme on a pu le constater dans certains pays où de brillantes civilisations se sont évanouies. Le Phénix n’a pu renaître de ses cendres, en Grèce par exemple. Et en Égypte il y a eu une rupture par remplacement de peuple ; l’ancienne civilisation s’est évanouie, ne laissant de sa grandeur que les ruines gigantesques  de ses temples et les pyramides. Ce qui prouve que l’homme n’est pas toujours conscient de ce qu’il fait.

 

Réfléchir et être conscient élève l’esprit 

Pour réfléchir sur toute chose, il faut faire intervenir tous ses sens de façon à mieux cerner l’objet de la réflexion. D’autre part évaluer la formulation du concept sans conscience peut rendre nocive cette pensée qui ne servira qu’à desservir son application. Toute pensée peut être formulée dans de multiples cadres, elle devient ainsi un outil contribuant à la création qui fait progresser une civilisation. Les humains ont des besoins impératifs qui font que les sociétés se transforment et se renouvèlent. L’Homme pense, l’Homme invente et crée. Il est souvent dit « science sans conscience n’est que ruine de l’âme », François Rabelais est toujours d’actualité et il est bon de puiser encore dans son œuvre.

Comprendre ce que l’on est. Explorer ses capacités, ses possibilités, et aller vers l’horizon de sa pensée nous transcende. Ainsi nous pouvons franchir l’inconnu ; découvrir toujours un autre soi et se perfectionner. 

Il est évident que tout ce travail fait sur soi-même nous perfectionne pour mieux appréhender l’Extérieur. L’Humain n’a d’avenir que s’il maîtrise son cerveau pour mieux vivre. Au fur et à mesure des augmentations de populations, la démographie met en évidence des problèmes nouveaux de tous ordres et il faut sans cesse trouver des solutions pour palier les effets préjudiciables, non seulement à l’espèce humaine mais également aux autres espèces et à la Nature.

 

Qu’est-ce que l’Existence sans réflexion et sans conscience ?

Lorsque l’être humain s’éveille chaque matin et qu’il a pris la mesure de son Monde, sa pensée émerge dans le décor qu’il a créé. Le décor est à l’image de sa pensée et il en est tributaire. Tout est créé en fonction de sa faculté inventive et de ses moyens tant matériels qu’intellectuels. Réfléchir au décor procède d’un vouloir organisationnel doublé éventuellement d’une vision artistique. Dès le réveil l’imagination s’attache aux objets de l’environnement, et, la réflexion en quelques secondes commence son travail dans la pensée ; tous les sens s’ouvrent et explorent de proche en proche le théâtre existentiel. Désormais chaque action provoquera une prise de conscience qui obligera l’individu à réfléchir.