Je suis cet Amiral sur galère royale
Voguant vers Aragon, revenant victorieux
Du Turc barbaresque, écumeur mystérieux,
Sanguinaire pillard à la lame fatale,
Qui sévissait jusqu’à la côte provençale ;
Se chargeant de butins en des coups audacieux,
Supprimant toute vie en maudissant les cieux
Et crachant l’injure en sa langue gutturale.
Il parlait à la Mer, aspirant les embruns,
Ce grand officier comme ces puissants tribuns,
Et sa flamme claquait tout en haut de la voile.
Il contemplait la Mer, cet immense décor,
Et comme un fier blason, ornait la blanche toile
D’un pourpoint de cuir noir frappé d’une fleur d’or