Dès l’aube à l’eau fraîche des collines Shanxi
Qui du vieux bambou coule et remplit la vasque,
Un sage vient se laver, et tel un masque
Son visage immobile serein et durci,
Inondé de pleurs célestes, n’a jamais ri
Car son cœur calme bat sans passion fantasque.
Quand le vent jaune, puissant, souffle en bourrasque,
Impavide, il contemple le jardin fleuri.
Lissant de ses doigts minces les boutons d’ivoire
De sa robe sombre au carré de soie, grimoire,
Yeux mi-clos, il rêve au grand maître Kong Fou Tseu.
Vertueux, sincère et loyal, telle est sa voie.
Et quand il songe aux manuscrits jetés au feu,
Ses moustaches tremblent et son œil vif flamboie.