J’aime l’ombre et la paix l’après-midi d’Eté

Le port étend son quai de pavés, ondulant.
Filets et cordages s’étirent mollement,
Reposent un instant leurs fibres distendues.
Les poissons, au travers des algues suspendues ,

Se glissent indolents, bouche ouverte, œil rond.
Tout vit au ralenti en un sommeil profond.
Des amarres, rongées par le sel et la pierre
Effrangées et parées d’une hirsute crinière,

Coulent des écubiers ; tresses énormes, lourdes.
Un chien dort à l’ombre de ces murailles sourdes,
Tout pelé et galeux mais respirant en paix.
Et chaque chose ici a sa part de bienfait.

Les êtres éveillés méditent, contemplant
L’émouvante splendeur des couleurs du couchant.
Et , quand sombre l’Astre dans la mer en fusion,
La vie renaît en fracassante exhumation.