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L’Homme entre Fini et Infini

By 25 janvier 2021 janvier 31st, 2021 No Comments

Ex nihilo, nihil (1)

L’infini est le signe qu’on a quitté la Physique proprement dite.

De l’Infini insondable vint la première poussière chargée d’éléments de vie ; une chose sans forme, une bactérie, cherchant un support où se poser, un milieu mouillé pour s’ébattre et se développer. L’accouchement cosmique eut lieu à cette seconde, mais il n’y eu aucun cri dans cet espace devenu paisible. Plus loin, le sol des planètes éventrées répandait ses entrailles de feu. Une première naissance dans l’Univers immense, la première cellule animée et vivante, et, encore d’autres semblables.

Pour la première fois le Fini sans âme et sans pensée prenait forme sur une planète où les quatre éléments formaient une harmonie, après bien des bouleversements titanesques. Et pourtant l’instinct planait au-dessus de cet ancien chaos, errant dans une atmosphère encore délétère. Il n’attendait qu’un cerveau pour s’y implanter.

C’est ainsi que l’être humain d’aujourd’hui pourrait concevoir la naissance des espèces bien antérieures à la sienne. A force de découvertes, de constats, d’études, les spécialistes en tout genre peuvent remonter dans le passé de ce monde que nous appelons Terre ; un Monde qui pourrait ressembler à un autre Monde quelque part dans l’Espace. La dernière limite serait de trouver le point de départ, l’étincelle qui a mis en mouvement la première cellule issue de la chimie cosmique.

Toutes les images actuelles qui peuvent se former dans le cerveau de l’Homo Sapiens sont la résultante d’un immense amas d’images mémorisées depuis des millénaires. En décryptant la chaine chromosomique des individus, en allant au fond de chaque gène, nous pourrions trouver le début de la conception de l’être ; descendre en tenant le fil d’Ariane dans l’Histoire et la remonter.

Nous pourrions ainsi trouver une correspondance entre ce qui est en bas et ce qui est en haut. L’homme vêtu de peau de bête est devenu ce cosmonaute dans un habit de hautes technicités en s’élevant au-dessus de sa planète Terre. Certes l’homo sapiens a évolué depuis l’âge de la pierre à l’âge du composite ; son cerveau s’est développé, s’est perfectionné au fur et à mesure des connaissances engrangées et son intelligence lui a permis de les transcender. Chaque époque a vu l’émergence de génies.

L’Historicité de certains documents nous paraît travestie, comme la Bible où l’histoire de Jésus. Jésus et ses disciples savaient-ils lire et écrire ? On en doute ! Tout serait apocryphe, alors, si ce n’était pas le cas. Par contre ce qui est gravé dans le sol, dans les ossements exhumés, dans les gènes de toutes les espèces, ne peut tromper notre compréhension des choses et des existences animées. La Science est éclairante et elle démystifie bien des domaines. La Connaissance doit reposer avant tout sur l’Honnêteté. Mais, hélas des intérêts inhérents à l’Homme, dans la nouvelle société, brouillent les pistes avec les croyances inconditionnelles et les Vérités révélées. Ainsi le clivage sépare et écarte les individus des sociétés qui ont peine à trouver une unité pour vivre en harmonie et progresser vers un monde meilleur. L’Humanité grouille avec ses sept milliards d’individus sur une croûte terrestre en mouvement ; et pourtant Elle s’entête à ne pas vouloir écouter les bruits de la Nature. Certaines régions du Globe surpeuplées vont subir des calamités dues à la pollution des hommes et d’autres pollutions naturelles, prévisibles, comme la montée des océans, les séismes, les tsunamis, les éruptions volcaniques, les cyclones, avec toutes les conséquences qu’engendrent ces phénomènes.  L’intelligence de l’homo sapiens que l’on croyait infinie va-t-elle buter contre le fini de sa bêtise ?

L’Infini fascine encore de nos jours, parce qu’insondable et grandiose. Celui qui veut apprendre avant d’apprendre à se connaître court à l’échec certain ; il faut d’abord connaître ses limites en toute chose avant de tenter une progression. Il est nécessaire d’assainir sa pensée avant la montée des marches vers la Connaissance.

Tout le savoir humain n’est pas que dans les livres ; le plus grand livre du monde est la Nature qui nous entoure avec toutes ses composantes et ses inclusions artificielles créées par l’homme. Il faut apprendre à lire la Nature. Le génie de l’homme fera le reste.

Pour sonder l’infini et le fini des choses, il est nécessaire d’aiguiser ses sens et souvent se doter de bottes de sept lieues et de prolongements électroniques, voire bioniques pour pénétrer dans l’infiniment grand et l’infiniment petit. Toute création est apparemment tridimensionnelle, et pourtant elle est aussi multidimensionnelle. Les trois dimensions sont celles que la géométrie cerne avec beaucoup de justesse pour nous restituer le relief des choses. A chaque seconde nos sens renseignent les zones de la centrale collectant les informations ; notre cerveau trie, interprète, garde en mémoire ou rejette  tout ce qu’il reçoit.  Le cerveau des enfants à peine nés, reçoit des instructions pour le former, l’éduquer, le socialiser selon les règles sociétales en vigueur. L’enfant est donc formaté dès sa naissance selon les critères d’éducation du moment, il n’a donc pas conscience du passé qu’il découvrira plus tard. Serait-il souhaitable d’encourager l’enfant à retrouver ses racines, le passé de sa lignée pour qu’il comprenne le long chemin qu’a parcouru cette longue file d’humains dont il est le maillon du moment ?

L’enfant qui deviendra adulte doit nécessairement découvrir l’Histoire des temps de l’Humanité pour comprendre le pourquoi de son existence. Il doit prendre conscience que sous ses pieds réside le mystère à décrypter de toutes les civilisations passées. Le divin n’est qu’une abstraction issue de la peur de l’Homme face à ses limites. 

Pour se situer entre Fini et Infini l’homme doit s’adapter en permanence dans le courant de la société qui le porte.

(1) « Rien ne vient de rien »