L’Etang frissonne d’une houle soyeuse, forêt argentée des
cannes en fleurs où les amoureux viennent se blottir et s’aimer
follement pour un instant . Le soleil caresse d’une lumière rose
les panaches qui s’inclinent . Je ne saurais dire mon émotion en
ces soirs où je meure tout comme les couleurs aspirées par
l’horizon. Le feu a brûlé ma journée et la cendre de ce
jour tombe en pluie grise dans le Passé de ma mémoire .
Je suis l’homme nouveau qui trace le chemin au nouvel
homme qui vient .
Rien n’arrête la Galaxie dans le Cosmos sans fin .
J’ai envie de crier ma détresse mais ma voix se brise aux
confins de l’ionosphère et retombe sur Terre se mêlant à des
Milliards de voix . J’ai envie , demain , de retrouver ce ciel , d’entendre les cris des Martins joyeux qui s’ébattent dans la Ravine
J’ai envie , au réveil , de voir l’Or du soleil au travers des
feuilles du grand papayer et du majestueux flamboyant .
Et comme tous les matins la vie passe du rêve au réel .
Alors , comme le vent qui couche l’herbe et fait parler les
arbres , je viendrai tel un fol ouragan déranger les consciences
pour faire entendre le Chant du Nouvel Homme ; tandis que
la terre trace son sillon en roulant dans l’Espace sans fin ,
portant une Race qui s’éteint .
Tout là-bas d’autres Mondes ont le même Destin
et d’autres yeux s’ouvrent sous un Orient de Lumière .